La dernière sortie de l’association Paysages, Patrimoine et Environnement de Saint-Remèze a porté sur les anciennes cabanes et structures en pierre sèche de « La Plaine » de Gras.
Une vingtaine de personnes ont suivi avec intérêt les explications de Chantal Rouchouse et de Michel Raimbault qui ont largement inventorié ce secteur.
Plus de trente cabanes, cent vingt-six « coupe-vent », huit tours y ont été recensés, sans compter les nombreux clapas et murs d’enclos et de drailles. Pour les deux tiers d’entre elles, les cabanes sont les témoins d’une intense vie pastorale sur le plateau à compter de l’Ancien régime jusqu’au début du XXe siècle.
Elles sont modestes tant dans leurs volumes que dans la nature des voûtes relativement plates, ce qui les différencie des ensembles méridionaux plus audacieux dans leur construction et la maîtrise de l’encorbellement. Les « coupe-vent » constituent la principale originalité dans l’architecture en pierre sèche du plateau et appuient l’emprise de l’élevage dans la commune de Gras où l’on a compté plus de 5000 ovins au milieu du XIXe siècle.
Ils rappellent encore l’importance des vents sur ce plateau et le besoin impératif de s’en protéger pendant les heures de garde.
Cette « architecture de la nécessité », bâtie en pierre sèche sans le moindre mortier, reste très fragile. Elle est menacée en particulier par les coupes de bois et les passages d’engins.
Il serait judicieux de mettre à profit le renouveau de l’intérêt public pour l’architecture vernaculaire et le tourisme rural pour envisager des mesures de sensibilisation et de conservation qui pourraient s’étendre à l’ensemble des parcellaires lithiques du plateau entre Saint-Remèze et Larnas.