La chapelle sainte Anne vient de fermer ses portes, à la mi-novembre, sur l’exposition consacrée aux Poilus de Saint-Remèze.
Ce sont plus de 400 visiteurs qui sont venus regarder en douze jours cette exposition préparée avec soin par l’association Paysages, Patrimoine et Environnement de Saint-Remèze, avec un maximum lors de la commémoration du 11 novembre.
Beaucoup de familles de Saint-Remèze n’avaient pas oublié cette terrible guerre qui a touché profondément la commune.
Elle a mobilisé 214 Poilus recensés dans les registres matricules des Archives départementales de Nîmes, dont 189 domiciliés dans le village, pour la plupart des chefs de famille ou sur le point de le devenir, des agriculteurs, soit les éléments les plus productifs. C’est près d’un quart de la population totale du village qui a été mobilisé !
Tous les hommes de 19 à 45 ans vont partir. Largement envoyés dans l’infanterie et engagés sur toutes les zones du front, les Saint-Remèziens ont payé un lourd tribut avec 40 Morts pour la France dont 34 mentionnés sur son monument aux morts, et un lot important de blessés, plus d’une soixantaine.
Une telle hécatombe va accélérer la décroissance de la démographie du village, entamée à la fin du XIXe siècle, et les effets de l’exode rural. La population devient vieillissante, les jeunes partent en masse et les enfants sont de moins en moins nombreux.
En 1911, on compte 826 habitants, en 1921, 705 habitants, soit une baisse de 15 %. La campagne se vide et l’espace bâti ne croît plus. La Grande Guerre a amoindri une génération d’hommes, traumatisé les esprits, elle n’a épargné aucune famille.
L’association remercie toutes les personnes qui ont prêté documents, correspondances, photos et souvenirs de ce conflit, judicieusement utilisés au cours de cette exposition et permettant une meilleure immersion dans la vie quotidienne de nos Poilus.